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Puylagarde des origines à l'An Mille

L’occupation d’un terroir par les hommes remonte, bien au-delà de l’histoire,
dans un lointain passé qui se mesure en centaines de milliers d’années.
De ces périodes dont nous imaginons mal l’insondable durée, seuls quelques silex taillés portent le témoignage de la présence humaine. Ils suffisent cependant pour affirmer
que sur l’espace de la commune de Puylagarde des générations d’hommes se sont succédé pendant plus de cent mille ans.

Paléolithique

C’est l’Âge de la Pierre Taillée. L’homme vit exclusivement de la chasse,
de la pêche, de la cueillette de fruits sauvages et de racines. Il n’a d’autres outils que
des pierres tranchantes ramassées en l’état ou taillées par percussion.
Paléolithique inférieur : des premiers hommes à –100 000 ans.
 Si l’homme était présent dans la région, il y a 300 000 ans, il n’a pas laissé beaucoup de traces. On n’a encore pas trouvé de silex taillés de cette époque.
Paléolithique moyen : de – 100 000 à – 35 000 ans.
A cette époque vivait l’homme de Néandertal.
Il sait tailler des silex sur les deux faces. Il fabrique de beaux bifaces, des racloirs et des pointes en silex ou en quartz. On a trouvé des outils de ce type dans la région : à Cabassut (Puylagarde), à Saint-Projet, à Parisot, à Espinas et à Lacapelle.
L’homme se nourrit sur l’environnement en chassant et en cueillant des baies.
Il est nomade et se déplace à la poursuite du gibier.
Paléolithique supérieur : de – 35 000 à – 9 500 ans.
C’est l’époque de l’homme de Cro-Magnon notre ancêtre direct.
Il fabrique des outils en silex de plus en plus fins et mieux adaptés à ses divers besoins : grattoirs, burins, lames, lamelles et racloirs.
Il travaille aussi l’os dont il fait des harpons ainsi que le bois de renne.
Il peint sur les parois des grottes des œuvres qui font notre admiration : Pech-Merle, Cougnac dans le Lot. Des bisons à Mayrière (Bruniquel – Tarn-et-Garonne). Des bouquetins à Janoye
(Penne – Tarn). Il sculpte des bas-reliefs étonnants à La Madeleine (Penne – Tarn).
On a trouvé dans les abris-sous-roche qu’il a fréquentés des gravures sur os qui sont des oeuvres d’art remarquables : abri de Fontalès à Saint-Antonin, abris du Château à Bruniquel.
Nous n’avons pas trouvé de traces sur la commune des hommes de ce temps, sans doute parce que nous n’avons pas d’abris-sous-roche ni de grottes habitables. Mais il était bien implanté dans la région en particulier dans la vallée de la Bonnette : Monille (Loze), Saint-Géry (Loze),
Roqueprune (Mouillac), dans les grottes de Lacapelle –Livron, le Martinet (Saint-Antonin).
Mésolithique
La période comprise entre – 9 500 et – 6 000 ans est une époque de transition où l’homme s’achemine lentement vers de nouveaux modes de vie. Il utilise des outils en silex
de petite taille. Il n’a pas laissé de traces à Puylagarde mais il était présent sur le Causse de Limogne à Mémer, Lugagnac et à Crégols.

Néolithique

De – 6 000 à – 2 500 ans.
L’homme continue à chasser mais il commence à élever des petits d’animaux pris au cours
de ses chasses. Il les habitue à vivre en sa compagnie, à lui obéir, leur facilite la reproduction.
Il invente la domestication et la pratique de l’élevage.  
De même, il ne se contente plus de cueillir des baies et des graines sauvages.
Il apprend à les semer, à les cultiver. Il obtient ainsi une nourriture plus abondante.
C’est le début de l’agriculture. De prédateur, l’homme devient producteur.
En même temps, il se sédentarise. Quand on a semé il faut bien rester près du champ
pour attendre la récolte. Et s’il n’y a pas d’abri naturel à proximité, on construit une hutte
de branchages ou une cabane en pierre.
Enfin il fabrique des poteries pour avoir des récipients à sa disposition.
Ces bouleversements dans les modes de vie entraînent des changements dans les structures sociales, les mentalités et les croyances. Des sociétés s’organisent.
Les hommes de cette époque ont fréquenté le territoire de la commune de Puylagarde.
On a trouvé une hache polie et une pointe de flèche foliacée.
Ils étaient d’ailleurs présents dans toute la région.
En effet, dès – 3 500, ils habitent à la Perte du Cros (Saillac-Lot) et
un peu plus tard à la Balme de Marsa (Beauregard-Lot).

Age du Cuivre

De – 2 500 à – 1800.
Jusqu’alors les hommes n’ont utilisé que la pierre et l’os pour leurs outils.
Mais vers – 2 500 apparaissent les premiers objets en cuivre : des armes, des éléments
de parure et des outils.
Ces objets sont rares et les hommes de ce temps nous sont surtout connus par les monuments
où ils déposaient leurs morts : les dolmens.
Les dolmens sont l’équivalent de nos caveaux, des monuments destinés à recevoir plusieurs sépultures.
Les dents recueillies montrent que certains ont reçu des dizaines voire plus de cent cadavres.
Ces tombeaux ne se trouvent guère que sur les terrains calcaires là où on peut extraire
de grandes dalles pour les construire.
C’est ainsi que les quatre dolmens de la commune se trouvent tous sur les Causses de Bois Noir. Deux sont encore parfaitement visibles dans les bois de Coustols, environ 150 m au NE
de la maison. Un troisième à Cantagrel ne se manifeste plus que par une légère éminence et quelques dalles éparses. Le quatrième, à Bois Grand, est complètement détruit.
Il y en avait peut-être un cinquième près de Cloup Caoudou.
On a trouvé dans ces dolmens quelques ossements, un poignard en silex, des flèches
en silex, des fragments de poteries et surtout des éléments de parure : des grains de collier cylindriques, à ailettes ou à pointe, en os ou en calcite.

Age du Bronze

De – 1 800 à – 750 avant notre ère.
Le silex et le cuivre sont toujours utilisés mais peu à peu apparaissent des objets en bronze.
Les modes imposent de nouvelles parures.
La poterie évolue dans ses formes, son décor et ses moyens de préhension.
On réutilise les dolmens mais on dépose aussi les cendres des morts incinérés dans les grottes comme ce fut le cas à la Perte du Cros.
Parfois on élève des tumulus au-dessus des cadavres.
Puylagarde avait certainement des habitants à l’époque du Bronze puisque nous les trouvons
à la Balme de Marsa, à Saint-Géry, à Lacapelle, à Livron, à Fustié (Caylus).

Age du Fer

De – 750 à – 50 avant notre ère.
De nombreux sites dans le voisinage ont été occupés par les hommes de ce temps.
C’est l’époque des Celtes et des Gaulois. Nous entrons peu à peu dans l’histoire.
Il ne fait aucun doute qu’il y a 2 500 ans des Gaulois, chasseurs de sangliers, parcouraient
les bois de la commune.

Epoque gallo-romaine

De – 50 à 450 de notre ère.
Une voie romaine allant de Najac à Beauregard puis à Varaire passait par Parisot, Pech Laumet, Puylagarde, Cailhol, Vialette, Cabassut etc…Nous trouvons sur le trajet de cette voie deux sites gallo-romains assez importants et peut-être un troisième.
     
Site de Pech-Laumet
On a recueilli au NE de la maison de Pech-Laumet : des tuiles à rebord, des fragments de poterie, des morceaux de marbre, du plâtre peint, quelques monnaies et
une statuette de femme (Vénus).
Site de Vialette
Fragments de tuiles romaines. Peut-être aussi des fragments de poterie.
Pas de traces d’exploitation importante.
    
Site de Cabassut
Il s’étend sur plusieurs hectares réparties sur la commune de Puylagarde et sur celle de Saint-Projet. On y a trouvé, au hasard des labours : des fragments de poterie, d’amphores, de canalisations, des tuiles, des morceaux de meules, des poids de tisserand,
une agrafe de vêtement (fibule), des monnaies et une intaille.

Epoques mérovingienne et carolingienne
Du 5e siècle à l’an Mille.
Les sites de Lugan et de Vialette sont occupés mais probablement aussi quelques autres.
A Vialette les travaux agricoles ont mis au jour deux sarcophages.
L’un a disparu, l’autre gisait en morceaux dans une haie.
Il a été restauré en 1987 et transporté près de la chapelle de Lugan.
Entre 1878 et 1884, au cours des travaux de terrassement en vue de la réfection
de la chapelle de Lugan, on trouva deux sarcophages datant du Haut Moyen-Age.

Antoine Galan