Vous êtes ici : Accueil /La commune / Un peu d'histoire / Sarcophages

Sarcophages trouvés à LUGAN
    
Lors des travaux de terrassement pour la réfection de la chapelle de Lugan vers 1881, on mit au jour deux sarcophages.
Ils étaient recouverts de grandes dalles. On ignore ce qui fut trouvé à l’intérieur.
     
Sarcophage  1
C’est un sarcophage à pan coupé d’une forme communément fabriquée au 10e siècle. Il se trouve, depuis l’époque de sa découverte, au lieudit Boudourisse près du puits de la ferme. Il a longtemps servi d’auge, d’abreuvoir.

Sarcophage  2
On hésite à employer le terme de sarcophage pour cette pièce. Et si on n’y avait pas trouvé d’ossements, on aurait plutôt parlé de baignoire. Il en a tout à fait la forme.Une baignoire gallo-romaine dans un site nommé Lugan, du nom d’homme latin Lucanus, n’est pas déplacée. Et ce réemploi est assez logique en cas de force majeure. Il peut s'agir aussi d'une cuve pour faire la lessive, un "bugadou".
C’est une cuve en grès de dimensions intérieures : long. 1,55 m ; larg. 0,54 à 0,67 m. Une extrémité est arrondie et l’autre à peine incurvée. Sur le côté, au niveau du fond, un trou d’évacuation de l’eau. Autour de cet orifice est gravé un bandeau en plein cintre. Cette cuve n’a manifestement pas été fabriquée pour être un sarcophage. Nous ignorerons toujours les difficultés qui ont obligé les gens du Moyen-Âge à l’utiliser pour enterrer un des leurs.
Urgence d’ensevelir plusieurs personnes en temps d’épidémie ?
Routes peu sûres pour aller chercher le grès, situé à une vingtaine de kilomètres ?
Cette pièce est actuellement chez M. Vérines à Puylagarde.

Sondage archéologique à Lugan

Le 9 juillet 1941, Léopold Cazes, Louis Déjean et Antoine Galan ont ouvert une petite tranchée, entre le chevet de la chapelle de Lugan et le chemin, pour voir la nature du sous sol.
A l’arrêt de leurs travaux, la tranchée avait 2,50 m de long, 0,50 m de large et 0,85 m de profondeur.
Ils ont recueilli : des fragments de briques, des tessons de poterie noire, des os, des cendres et un objet cylindrique en pierre dont ils n’ont pas compris l’usage.
La terre était plutôt meuble et les pierres abondantes.Ils ont conclu qu’ils étaient en présence d’un remblai, sans doute constitué lors de la réfection de la chapelle, dans les années 1881 à 1885.
                                                                                                 

Sarcophages découverts à Vialette

Le site de Vialette :
Situé en bordure de la voie romaine allant de Puylagarde à Beauregard, 250 m au Sud de la source de la Bonnette de Rouch, le site de Vialette a été occupé à diverses époques.
La présence d’un silex taillé en pointe, sans retouches, portant des traces de percussion indique que l’endroit a été fréquenté dès le Paléolithique comme le site tout proche de Cabassut.
Des tuiles à rebord prouvent une occupation romaine. La mise au jour de sarcophages du haut Moyen Age révèle l’existence d’un lieu de sépulture à cette période.D’après un compte rendu de F.Jézéquel, un groupe de la Société de Spéléologie de Villefranche-de-Rouergue (Jean Barthe, Jean Caussanel, François Jézéquel …) y a trouvé des fragments de tuiles à rebord, d’amphores, de la céramique de la Graufesenque. Ils ont emporté ces documents.
Le propriétaire, Gabriel Astoul, a trouvé des tuiles romaines. De l’époque romaine, je n’y ai trouvé qu’un fragment de tuile à rebord.
Aucun tesson de poterie sigillée. Les autre fragments de poterie aperçus sont tous postérieurs au Gallo-romain.
Certains sont même assez récents et proviennent d’une habitation qui a disparu, sans doute au début de ce siècle.
G.Astoul a trouvé sur cette parcelle : une pièce de Napoléon III et une bague ornée de deux mains.

Les sarcophages :
En 1953, des labours plus profonds ont mis au jour deux sarcophages. Ils ont été découverts dans la partie la plus élevée de la parcelle, au Nord, pas loin du chemin. Ces sarcophages n’avaient pas de couvercle. Peut-être avaient-ils déjà été enlevés parce qu’ils gênaient les travaux agricoles. On ne trouva à l’intérieur que des ossements, entreposés aujourd’hui dans la maison inhabitée proche. Il est possible que ces sépultures aient été antérieurement violées.
Un groupe de Montauban (sans doute de la Société d’Archéologie) et un groupe de la Société de Spéléologie de Villefranche-de-Rouergue vinrent visiter les lieux et emportèrent du matériel archéologique.

Sarcophage n°  1
Ce sarcophage avait un encastrement pour la tête. Le haut des parois portait une feuillure pour recevoir un couvercle. Il était décoré de chevrons. Au moment de sa découverte, il était brisé en trois morceaux. Les ossements étaient en connexion anatomique. Les fragments de ce sarcophage ont disparu.

Sarcophage n° 2
Brisé aussi en trois morceaux. Il a été fouillé par un groupe de la Société de Spéléologie de Villefranche-de-Rouergue.
Le crâne manquait. Les autres ossements étaient groupés au niveau des pieds. Il avait déjà été fouillé.
                                                          
Projet de sauvetage : en 1987, les restes de ce sarcophage se trouvaient dans la haie, au NO de la vigne de Gabriel Astoul, à 8 m de l’ancien chemin allant de Puylagarde à Beauregard. Quand nous l’avons vu, il était en fort mauvais état. Le fond et une partie du chevet formaient  encore un seul bloc mais les parois gisaient en nombreux morceaux.
J’ai estimé qu’il valait la peine de le sauver de la destruction totale et d’essayer une restauration. On pourrait par la suite le transporter à Lugan, un lieu habité à la même époque et où on a aussi trouvé deux sarcophages. Gabriel Astoul, le propriétaire, a été d’accord. Gérard Ladevèze s’est chargé de la restauration.

Enlèvement du sarcophage n° 2 :
Le 15 mars 1987, nous avons recueilli dans la haie toutes les pierres taillées qui paraissaient lui appartenir.
Gérard Ladevèze a emporté chez lui tous les morceaux. Nous avons travaillé plus d’une heure à reconstituer le puzzle.
G.Ladevèze a restauré le sarcophage et avec l’autorisation du maire, André Dalat, l’a transporté, quelques mois après, à Lugan, sur l’enceinte du sanctuaire, au Sud de la chapelle.
Etaient présents à Vialette, sur les lieux de l’enlèvement : la famille Astoul, G.Ladevèze, Alain Fourès et Antoine Galan.

A. GALAN